J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Si une image vaut 1000 mots, alors une idée doit bien valoir 1000 caractères. Mais ai-je suffisamment de caractères pour avoir des idées? Ai-je même assez d’idées pour qu’on souligne mon caractère? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Saurais-je être l’intellectuel synthétique que la société des réseaux sociaux s’attend que je sois? Me laisserais-je prendre de profil sur Facebook? Fera-t-on de moi le tweet de service? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. La pensée critique peut-elle s’accommoder d’un tel manque de caractères? J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. C’est trop peu et en même temps beaucoup trop. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Zut, je viens d’en échapper une poignée de plus. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je les ai sur le bout de la langue. J’ai 1000 caractères pour dire quelque chose. Je n’en ai plus un seul. Dites, vous n’en auriez pas de trop? J’aurais quelque chose à dire. Julien Goyette

lundi 12 novembre 2012

Carré rouge

J’ai acheté et lu (ou regardé) avec un bonheur serti de consternation le livre de Jacques Nadeau, intitulé tout simplement «Carré rouge». Photographe au Devoir, il nous livre une centaine de photos parmi les milliers prises au cours du récent conflit étudiant. Ce photographe au sommet de son art n’hésite manifestement pas à mettre sa sécurité en péril pour nous livrer une vue saisissante des récents évènements qui ont déchiré le Québec. Agrémentées de témoignages de citoyens ou de personnalités publiques, ces photos font parfois sourire, d’autre fois grincer des dents. Bien sûr, ce témoignage en image n’est pas neutre. Il montre néanmoins la détermination et l’engagement des jeunes que l’ont croyait à tort apathiques ou trop concentrés sur l’écran de leur cellulaire! Ce portrait assez cru saura, je l’espère, être porteur de leçons pour tous les politiciens. L’exercice du pouvoir est bien délicat. Comment justifier de telles violences? C’est sans doute une preuve que l’entêtement d’un politicien peut mener à des dérapages dont nous voyons habituellement les images dans la section «internationale» des journaux ou des bulletins de nouvelles. Pas dans nos rues… Source de la photo. Frédéric Deschenaux

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